100 Grammes de Têtes + Freedom for King Kong @ Laiterie, Strasbourg
Chronique d’une soirée Ska reggae métissé VS groovepower rock !
Têtes d’affiches tricolores ce soir à la Laiterie, les 100 Grammes de Têtes et les Freedom for King Kong.
Arrivée à 20h30 dans la petite salle de la Laiterie bien timidement remplie.
Début des festivités (et avec « festivité », je ne pèse pas mes mots !) avec les excellentissimes 100 Grammes de Têtes qui constituent pour moi la référence en matière de ska-jazz-reggae français.
Très inspiré par les ancêtres Skatalites (l’un des musiciens portait d’ailleurs leur T-shirt), les 100 Grammes de Têtes nous bombardent de chansons ultras entraînantes, alternées de solos de trompettes, de saxos (alto, ténor) de synthé, de guitare…
8 types qui, on le sent, s’amusent sur scène (et enchaînent les cigarettes qui font rire, comme quoi leur nom de groupe n’est pas qu’un hasard)
1h30 de très bon son, de rythme déchaîné, une vaste compilation de leur 4 albums avec pour terminer les titres phares « I wanna be » (a lesbian), « PiouPiou »…
Préférence indiscutable pour les passages plus « rock steady » ou les paroles ne sont pas forcément une nécessité mais où les mélodies nous animent telles une décharge électrique traversant notre corps et n’épargnant aucun membre.
Super jeu de scène, des micros un peu partout ce qui permet à chaque bonhomme de chanter à un moment du concert. Les enchaînements sont nets, bien travaillés, on sent les années d’expériences le long des 700 dates qu’a déjà effectuées le groupe. Une pèche d’enfer pour un ska finalement assez oldies ce qui me réconforte assez dans l’idée que le ska n’est pas mort et que les cuivres sont toujours autant à l’honneur à défaut d’être odieusement remplacés par des synthés et autres ordinateurs.
Aucun regret donc pour ce début de soirée tout en couleur et en énergie, le groupe pourra se féliciter d’avoir bien chauffé la salle.
Changement de décors, arrivé de quelques nouvelles têtes et départs d’une partie « ska old school » du public pour la 2ème partie de ce concert : Freedom For King Kong.
Pour avoir écouté avant le concert qu’une 10e de minutes de l’un des 4 albums du groupe (pas emballé pour un soul…), je n’en attendais pas à une révélation suite à la très suffisante prestation des 100 Grammes de Têtes.
Intrigué tout de même de voir tellement de fans surexcités (certains les avait déjà vu plus de 7 fois en live !) et promettant que le concert sera « énorme » compte tenu de la setlist posée à coté de l’ingé lumière, je reste à coté de la régis pour apprécier pleinement la performance du groupe sans pour autant me faire massacrer de coups par les pogoteurs assoiffés.
5 types donc (guitare, basse, batterie, synthé/table de mix et chanteur) sur un fond de scène argenté. Le chanteur arrive à me motiver avant même d’avoir commencé son show. Il pourra se vanter d’avoir une excellente prestance. Au niveau du chant, c’est entre Watcha (berk), Lofofora et No one is Innocent. En gros il arrive à moduler sa voix à sa guise et ainsi réveiller le spectateur peu attentif qui s’endormirait face à l’aspect répétitif de certaines chansons. Ca chante vite, ça jump beaucoup, une grosse pèche, des montées prenantes, des mouvements de foules incroyables (rarement vu un tel pogo au club !) des sons electros pénétrants (parfois en se focalisant que sur le synthé, j’avais l’impression d’entendre les samples de Yann Tiersen, en accéléré !:-) ) c’est rock/rap/métal, mais les refrains sont tellement mauvais et les paroles souvent navrantes (lalalalalère, abracadabra…)
Une ou deux chansons simplement inutiles qui ne rendaient rien en live m’ont quand même blasées. Le final avec « marche ou rêve » coïncide avec mon adieu personnel au groupe que je n’irai sans doute jamais revoir…
A mon avis, le groupe se justifie et s’affirme clairement sur scène grâce à un public d’adeptes accros car sur cd, difficile de faire passer une telle volonté de faire bouger la salle. J’en regrette presque de ne pas avoir connu ce groupe il y a 5 ans, quand la scène néo métal française était à l’honneur et que les groupes de fusion perçaient à tout va.
Manque d’objectivité peut-être, j’ai toutefois du mal à concevoir qu’on tombe éperdument accro à ce genre de musique maintenant, quand on voit tout ce qui se fait d’autre à coté.